Nous prenons congé
de Christine et hop, en route direction la « Böhmerwald » et
le Moldaustausee! Pas si facile. Il nous faudra pour y parvenir
vaincre une interminable montée en plein soleil… arrivés au
sommet (5km) du col, la pente affiche 15 %!
Nous passons la
frontière comme de rien et découvrons le lac, sauvage et
romantique. A l'embarcadère attendent déjà quelques cyclistes
tchèques. Nous ne comprenons plus la langue; un repère de
moins, une impression de voyage en plus.
De l'autre côté de la
rive, nous posons notre tente au camping « Bohemia »,
tout au bord de l'eau. La nature nous fait cadeau d'un magnifique
coucher de soleil, nous savourons l'instant, installés comme des
papes.
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Surfin' USA (ou presque) |
La première route
cyclable que nous empruntons le lendemain nous mène sur un sentier
quasi impraticable: arbre mort qui nous barre le passage,
rivières à traverser à gué, chemin de gros cailloux, petite sente
quasi invisible au milieu des herbes folles; la totale.
Bienvenue en Bohème !
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Passage à gué |
L'après-midi nous
découvrons la belle ville médiévale de Cesky Krumlov, inscrite au
patrimoine mondial de l'Unesco. On dîne, on flâne, on déguste un
Trdelnik au Nutella…
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L'atelier d'Egon Schiele |
Mais l'heure tourne, il va falloir aller faire
3 courses, trouver de l'eau et un coin pour camper. Nous suivons la
piste cyclable qui nous sort de la ville par une belle et exténuante
montée. Nous passons dans une zone industrielle aux bâtiments
sinistres et presque désaffectés, poursuivons la route en longeant
une paroi interminable de tôles rouillées. On ne se sent pas très
à l'aise… Nous découvrirons plus tard que là-derrière se cache
une caserne militaire laissée à l'abandon dix années auparavant,
un gros projet de réaffectation du terrain est en cours. Ce ne sera
pas là qu'on va poser notre tente, avançons un peu!
Good Evening, Guten
Abend, «Pourriez-vous nous remplir notre poche à eau, et
peut-être nous indiquer où il serait possible de planter notre
tente pour y passer la nuit ?» Cela a été la formule magique
qui nous a permis de dormir confortablement dans une chambre avec
douche et cuisine privative. Les regards méfiants et surpris de ce
couple jardinant autour de leur maison, se sont transformés en
sourires lorsqu'ils nous ont découvert avec nos montures et nos
politesses étrangères. Le lendemain, après une nuit bien
reposante, nous reprenons la route aux alentour des 9h. L'été
commence, enfin, à nous régaler de soleil et chaleur.
Après des heures de
rouspétage contre les pistes cyclables inadaptées à notre convoi,
nous arrivons à l'heure du dîner à Cesky Budejovice (Budweis pour
les connaisseurs). Nous arpentons les rues pavées de cette cité
médiévale afin de dénicher un pic-nic que nous savourons dans la
fraîcheur d'un parc longeant la Vltava (repos seulement troublé
par l'irruption de deux Mormones américaines en mission).
Il nous
faudra bien deux jours pour réaliser que cette rivière que nous
suivons n'est autre que la fameuse Moldau célébrée par
Smetana.
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Arrivée à Cesky Budejovice |
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La place centrale de Cesky Budejovice. Pas d'ombre! |
Reprenant la route,
nous roulons à travers la campagne tchèque. D'immenses champs
s'étendent de tous côtés, le paysage est peu diversifié. La
température commence à devenir caniculaire. Nous nous rendons
compte que les pistes cyclables tchèques servent surtout à tenir
les vélos éloignés du trafic, pas à les faire passer par des
lieux d'intérêt ou leur simplifier la tâche. Que de montées et
descentes ! Avec cette chaleur, c'est tuant!
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Au camping hollandais de Kostelec |
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Patricia elle est pour toi celle-là |
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Tyn nad Vltavou |
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Bechyne |
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Les belles façades de Bechyne |
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Un drôle de champ |
Nous avons
rendez-vous avec Lisa à Prague le vendredi 3 juillet, nous décidons
de prendre le train à Strezimir pour nous épargner la banlieue
praguoise et arriver à temps au rendez-vous.
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La gare internationale de Strezimir |
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Prochain arrêt: Petaouchnok Benesov |
Prendre les transports
publics avec nos vélos est toujours un exercice épique. A Benesov,
nous loupons de peu la correspondance pour Prague. Nous embarquons
dans le train suivant, puis apprenons par le contrôleur que le train
ne peut joindre la gare principale de Prague à cause d'un accident
(ou autre chose ?) et qu'il nous faudra descendre à un arrêt
quelconque dans la banlieue, prendre un bus jusqu'à la première
bouche de métro, puis le métro jusqu'à la gare… Bref, on vous
laisse imaginer le tableau: deux vélos surchargés, deux
cyclistes claqués, cuits par la canicule et au bord du burn-out, et
une foule de gens en rade se rendant au même endroit que nous :P
Finalement, et avec
plus d'une heure de retard, nous retrouvons avec soulagement et
beaucoup de joie Lisa à la gare centrale de Prague. Magie des moyens
de communication actuels ! Lisa a réservé une chambre dans une
sympathique pension tout près de l'arrêt de métro I.P. Pavlova.
Nous découvrons la ville en sa compagnie pendant tout le week-end,
sous une chaleur écrasante. Nous savourons des saveurs locales (du
genre grasses), ainsi que des cafés glacés, à l'ombre de calmes
terrasses. Nous remercions Lisa de sa généreuse présence qui nous
a permis, à nous deux, de vivre une nouvelle dynamique de couple, le
temps d'un week-end. Cela nous a fait le plus grand bien.
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Emma raconte son premier mois de cyclovoyageuse |
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Prague et les touristes |
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Ptite tête |
Lisa reprendra
l'avion dès lundi ; quant à nous, nous choisissons en
définitive de prendre un vol pour Moscou plutôt que le train, pour
à peu près la même somme mais avec une durée de voyage de 2h30 au
lieu de 27 !
Avant
cela, il faut aller chercher le fameux paquet de pièces de rechange
envoyé par la maman de Jonas en Poste restante, à un office de
poste en périphérie de Prague. Emma, déjà à bout de nerfs face à
l'impossibilité de communiquer avec les fonctionnaires tchèques,
laisse Jonas se saisir de la tache et s'occupe plutôt de la lessive.
Jonas revient, cinq guichets et deux bonnes heures plus tard, crevé
et transpirant, avec le paquet attendu depuis 1 mois avant le départ.
Itinéraire du colis : Allemagne – St-Gall – Yverdon –
St-Gall – Scuol – Oron-la-ville – Prague poste centrale –
Prague Prezenska. Les pièces sont en bon état !
Mercredi midi, au
moment de quitter la ville, il nous faudra essayer trois bus pour
réussir à embarquer nos vélos direction l'aéroport! Les deux
premiers conducteurs étant totalement hermétiques à l'idée de
prendre des vélos dans leur bus, on aborde le troisième en sortant
directement 200 couronnes tchèques au lieu des 120 que coûtent 2
billets. Le conducteur accepte, voici notre premier « bakchich »
du voyage…
Arrivés à
l'aéroport, il s'ensuit une longue et harassante course contre la
montre dans le terminal pour démonter les vélos, les mettre dans
des cartons, emballer sous plastique toutes nos sacoches en un
monstrueux tas informe, déballer le gros tas informe trop
encombrant, pour le séparer en deux tas informes plus petits, laver
aux toilettes les bouteilles ayant contenu l'essence de notre réchaud
à la demande du security check… Bref, nous montons dans l'avion
peu après le « last call », les portes se referment
derrière nous… Ouf ! 2h30 pour respirer !
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Tout est empaqueté, reste plus qu'à payer le surpoids |
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