vendredi 17 juillet 2015

28 juin au 8 juillet - La Bohème, ça voulait dire on est heureux… (ok elle était facile celle-là)

Nous prenons congé de Christine et hop, en route direction la « Böhmerwald » et le Moldaustausee! Pas si facile. Il nous faudra pour y parvenir vaincre une interminable montée en plein soleil… arrivés au sommet (5km) du col, la pente affiche 15 %!

Nous passons la frontière comme de rien et découvrons le lac, sauvage et romantique. A l'embarcadère attendent déjà quelques cyclistes tchèques. Nous ne comprenons plus la langue; un repère de moins, une impression de voyage en plus. 







De l'autre côté de la rive, nous posons notre tente au camping « Bohemia », tout au bord de l'eau. La nature nous fait cadeau d'un magnifique coucher de soleil, nous savourons l'instant, installés comme des papes.

Le syndrôme Calvin

Surfin' USA (ou presque)


 


La première route cyclable que nous empruntons le lendemain nous mène sur un sentier quasi impraticable: arbre mort qui nous barre le passage, rivières à traverser à gué, chemin de gros cailloux, petite sente quasi invisible au milieu des herbes folles; la totale. Bienvenue en Bohème !

Passage à gué
L'après-midi nous découvrons la belle ville médiévale de Cesky Krumlov, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. On dîne, on flâne, on déguste un Trdelnik au Nutella…









L'atelier d'Egon Schiele
 
 
Mais l'heure tourne, il va falloir aller faire 3 courses, trouver de l'eau et un coin pour camper. Nous suivons la piste cyclable qui nous sort de la ville par une belle et exténuante montée. Nous passons dans une zone industrielle aux bâtiments sinistres et presque désaffectés, poursuivons la route en longeant une paroi interminable de tôles rouillées. On ne se sent pas très à l'aise… Nous découvrirons plus tard que là-derrière se cache une caserne militaire laissée à l'abandon dix années auparavant, un gros projet de réaffectation du terrain est en cours. Ce ne sera pas là qu'on va poser notre tente, avançons un peu!

Good Evening, Guten Abend, «Pourriez-vous nous remplir notre poche à eau, et peut-être nous indiquer où il serait possible de planter notre tente pour y passer la nuit ?» Cela a été la formule magique qui nous a permis de dormir confortablement dans une chambre avec douche et cuisine privative. Les regards méfiants et surpris de ce couple jardinant autour de leur maison, se sont transformés en sourires lorsqu'ils nous ont découvert avec nos montures et nos politesses étrangères. Le lendemain, après une nuit bien reposante, nous reprenons la route aux alentour des 9h. L'été commence, enfin, à nous régaler de soleil et chaleur.

Après des heures de rouspétage contre les pistes cyclables inadaptées à notre convoi, nous arrivons à l'heure du dîner à Cesky Budejovice (Budweis pour les connaisseurs). Nous arpentons les rues pavées de cette cité médiévale afin de dénicher un pic-nic que nous savourons dans la fraîcheur d'un parc longeant la Vltava (repos seulement troublé par l'irruption de deux Mormones américaines en mission).
Il nous faudra bien deux jours pour réaliser que cette rivière que nous suivons n'est autre que la fameuse Moldau célébrée par Smetana.

Arrivée à Cesky Budejovice
 

La place centrale de Cesky Budejovice. Pas d'ombre!
Reprenant la route, nous roulons à travers la campagne tchèque. D'immenses champs s'étendent de tous côtés, le paysage est peu diversifié. La température commence à devenir caniculaire. Nous nous rendons compte que les pistes cyclables tchèques servent surtout à tenir les vélos éloignés du trafic, pas à les faire passer par des lieux d'intérêt ou leur simplifier la tâche. Que de montées et descentes ! Avec cette chaleur, c'est tuant!

 
Au camping hollandais de Kostelec
Patricia elle est pour toi celle-là
 

Tyn nad Vltavou
Bechyne
 







Les belles façades de Bechyne
 

Un drôle de champ

Nous avons rendez-vous avec Lisa à Prague le vendredi 3 juillet, nous décidons de prendre le train à Strezimir pour nous épargner la banlieue praguoise et arriver à temps au rendez-vous.

La gare internationale de Strezimir
Prochain arrêt: Petaouchnok Benesov


Prendre les transports publics avec nos vélos est toujours un exercice épique. A Benesov, nous loupons de peu la correspondance pour Prague. Nous embarquons dans le train suivant, puis apprenons par le contrôleur que le train ne peut joindre la gare principale de Prague à cause d'un accident (ou autre chose ?) et qu'il nous faudra descendre à un arrêt quelconque dans la banlieue, prendre un bus jusqu'à la première bouche de métro, puis le métro jusqu'à la gare… Bref, on vous laisse imaginer le tableau: deux vélos surchargés, deux cyclistes claqués, cuits par la canicule et au bord du burn-out, et une foule de gens en rade se rendant au même endroit que nous :P

Finalement, et avec plus d'une heure de retard, nous retrouvons avec soulagement et beaucoup de joie Lisa à la gare centrale de Prague. Magie des moyens de communication actuels ! Lisa a réservé une chambre dans une sympathique pension tout près de l'arrêt de métro I.P. Pavlova. Nous découvrons la ville en sa compagnie pendant tout le week-end, sous une chaleur écrasante. Nous savourons des saveurs locales (du genre grasses), ainsi que des cafés glacés, à l'ombre de calmes terrasses. Nous remercions Lisa de sa généreuse présence qui nous a permis, à nous deux, de vivre une nouvelle dynamique de couple, le temps d'un week-end. Cela nous a fait le plus grand bien.

Emma raconte son premier mois de cyclovoyageuse

Prague et les touristes


Ptite tête



Lisa reprendra l'avion dès lundi ; quant à nous, nous choisissons en définitive de prendre un vol pour Moscou plutôt que le train, pour à peu près la même somme mais avec une durée de voyage de 2h30 au lieu de 27 !

Avant cela, il faut aller chercher le fameux paquet de pièces de rechange envoyé par la maman de Jonas en Poste restante, à un office de poste en périphérie de Prague. Emma, déjà à bout de nerfs face à l'impossibilité de communiquer avec les fonctionnaires tchèques, laisse Jonas se saisir de la tache et s'occupe plutôt de la lessive. Jonas revient, cinq guichets et deux bonnes heures plus tard, crevé et transpirant, avec le paquet attendu depuis 1 mois avant le départ. Itinéraire du colis : Allemagne – St-Gall – Yverdon – St-Gall – Scuol – Oron-la-ville – Prague poste centrale – Prague Prezenska. Les pièces sont en bon état !

Mercredi midi, au moment de quitter la ville, il nous faudra essayer trois bus pour réussir à embarquer nos vélos direction l'aéroport! Les deux premiers conducteurs étant totalement hermétiques à l'idée de prendre des vélos dans leur bus, on aborde le troisième en sortant directement 200 couronnes tchèques au lieu des 120 que coûtent 2 billets. Le conducteur accepte, voici notre premier « bakchich » du voyage…


Arrivés à l'aéroport, il s'ensuit une longue et harassante course contre la montre dans le terminal pour démonter les vélos, les mettre dans des cartons, emballer sous plastique toutes nos sacoches en un monstrueux tas informe, déballer le gros tas informe trop encombrant, pour le séparer en deux tas informes plus petits, laver aux toilettes les bouteilles ayant contenu l'essence de notre réchaud à la demande du security check… Bref, nous montons dans l'avion peu après le « last call », les portes se referment derrière nous… Ouf ! 2h30 pour respirer !

Tout est empaqueté,  reste plus qu'à payer le surpoids 

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